Cessions des startups françaises aux groupes et fonds étrangers : stop !

Évènement

 Dernières lectures d’été : 
Medtech et ses robots pour la chirurgie racheté par un groupe Américain, Withings et ses objets connectés racheté par Nokia Technologies, Captain Train repris par un groupe britannique. CEGID pourrait être repris par un groupe étranger. Pourquoi ne savons-nous pas en France garder nos petites ?
Pour Isabelle Saladin, présidente de I&S Advise, les entreprises innovantes françaises sont nombreuses à se faire racheter par des sociétés étrangères, privant la France de possibles GAFA hexagonaux. Changer de regard sur son marché et donner une vision stratégique long terme à son projet peuvent changer la donne. Elle s’exprime dans l’Usine Nouvelle. Extraits :
→L’année 2016 s’annonce encore bonne en termes de moisson de start-ups françaises par des leaders internationaux, Américains en tête. Pas plus tard qu’en juillet dernier,Google a mis la main sur MoodStocks, pépite hexagonale prometteuse de l’intelligence artificielle. Les mois qui ont précédé, ce sont des sociétés comme Withings, CaptainTrain, StickyAds.TV ou encore ePawn qui sont passées sous pavillon étranger. Même tendance chez les entreprises plus installées à l’image de Cegid pour laquelle l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a donné son feu vert fin juillet sur l’OPA lancée par deux fonds anglo-saxons et qui risque d’avoir un actionnariat majoritairement étranger d’ici quelques mois.

 

Deux attitudes sont possibles : se réjouir de la qualité de nos entreprises qui attirent les convoitises des grands de leur marché et obtiennent de bons niveaux de valorisation pour ces opérations… Ou regretter que ces entreprises n’aient pas poursuivi leur croissance en leur nom propre et contribué ainsi au rayonnement et à la compétitivité économique de la France sur des marchés d’avenir (intelligence artificielle, santé connectée, nouvelles mobilités, smart city, etc.).


Derrière, il y a toujours cette question de culture. La culture économique et marketing reste moins bien considérée en France que la culture scientifique. Bilan : le pays compte de brillants ingénieurs mais qui ne savent pas être des entrepreneurs au long court. Une fois qu’ils ont créé leur entreprise, puis mis sur le marché et éprouvé commercialement leur innovation, ils sont prêts à la voir intégrée par une plus grosse.


[…]

Au moment où la cession s’envisage, ce ne sont pas les groupes français qui sont dans les starting blocks, mais des étrangers et notamment les anglo-saxons et les Chinois : ils se positionnent très vite car ils ont très bien compris l’intérêt et la richesse induite à moyen terme par ce type d’opérations.

Le CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas est à ce titre révélateur : combien d’entrepreneurs français y sont allés pour certes faire connaître leur offre, mais aussi et surtout en espérant être repérés par les GAFA et autres entreprises stars du 21ème siècle ? Beaucoup se gargarisent de la démonstration de force de la France sur sa capacité à innover. Dans un sens, « oui », le CES met en lumière les talents français et leurs innovations technologiques. Mais c’est aussi le lieu rêvé pour repérer les pépites à racheter dans 2/3 ans…

→ALORS QUE FAIRE ?

Tout d’abord définir ce qui va porter le développement de la start-up : veut-elle devenir leader de son marché ou valoriser une technologie pour ensuite la revendre au plus offrant ? La France a besoin de leaders de marché. Certains ne le veulent pas en être, d’autres en ont la capacité mais n’imaginent juste pas le devenir…

Ensuite il faut que ceux qui sont tentés par l’entrepreneuriat long terme pensent autrement. C’est-à-dire qu’ils n’aient plus peur d’échouer et qu’ils aient une approche disruptive de leur marché pour imaginer ce à quoi il ressemblera dans 30 ans. Pas besoin de préfigurer le monde de demain à la manière de visionnaires comme Jules Verne, Georges Orwell, Philip K. Dick : ce qui est essentiel, c’est d’adopter une démarche d’anticipation pour inscrire son business dans un plan stratégique tourné vers l’avenir.

Les lignes commencent un peu à bouger. Des réussites comme Free ou Michel & Augustin font envie et montrent que c’est possible. Des initiatives pour soutenir cette dynamique se multiplient, comme par exemple les dispositifs liés à la création d’entreprise dans les grandes écoles et universités, même si on est encore loin du compte. Les crises – financières, économiques, terroristes, politiques – changent aussi la donne : en révélant la fin des anciens modèles, elles encouragent de plus en plus de jeunes ingénieurs tentés par l’aventure entrepreneuriale à oser faire autrement.

Alors, prêt à créer les entreprises françaises qui demain feront rêver le reste du monde ?

 

Par Isabelle Saladin, Présidente de I&S Aviser – Article complet ICI 

 

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